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jeudi 2 mars 2017

Esparbec : Amour et Popotin

J'ai terminé il y a quelques semaines maintenant la lecture d'un des (nombreux) livres d'Esparbec. Je ne connaissais pas l'auteur, et, disons-le tout net, je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt.


L'histoire prend place dans le Lot, plus précisément dans une demeure bourgeoise. La femme du député local règne en maître sur les lieux, et la jeune Victorine, envoyée ici comme femme de chambre par sa belle-mère, va découvrir entre ces murs les mœurs pour le moins surprenantes de la famille du notable.

Soyons honnête : le fond de l'histoire n'a rien de transcendant, et l'appellation "roman de gare" prend ici tout son sens. Mais n'y voyez là aucune critique: c'est un constat, rien de plus. Et dans le genre, je trouve qu'Esparbec excelle. Ce qui m'a frappé en premier lieu, c'est le talent avec lequel le vice est amené, en toutes circonstances. On sent derrière ces situations l'omniprésence des notions de bien et de mal, dans la plus pure expression de deux mille ans de chrétienté. Les personnages ne se laissent pas glisser, comme les miens, directement dans la luxure. Non, là ils prennent le temps d'amener les choses, de se trouver des excuses avant de succomber à leurs pulsions honteuses. Et la maîtrise avec laquelle ce cheminement est rendu est tout bonnement parfaite.

En me regardant droit dans les yeux, à cheval sur le bidet, elle écarte les cuisses pour m'exhiber son gros sexe mauve. Très velues, les grandes lèvres s'affaissent comme celles d'un chameau qui fait la lippe. C'est un sexe d'une grande canaillerie.
- Eh bien, qu'as-tu à le regarder comme ça ? Tu n'en as jamais vu ? Viens plutôt lui faire sa toilette...
Les petites lèvres d'un rose éteint pendillent hors de la fente ; l'une, à demi repliée, s'enroule sur elle-même ; l'autre, étale, adhère à la toison.
- Fais couler de l'eau !
A genoux devant le bidet, j'ouvre les robinets; pour cela, je dois passer mes bras derrière elle et toucher ses fesses ; elles sont chaudes, élastiques, beaucoup plus fermes que celles de sa sœur.
- Ne crois pas qu'il s'agit de ce que tu as en tête... je ne suis pas comme ma sœur, ce sont les hommes que j'aime, moi. Et justement, je dois aller voir un de mes amants, tout à l'heure, avant la visite de l'autre zèbre. C'est pour lui que je te demande de bien me laver... Si j'ai recours à tes services, c'est uniquement parce que mon vernis à ongles n'est pas sec...

Vraiment, je suis proprement admiratif devant le style de l'auteur, qui fait preuve d'un talent vraiment remarquable pour immerger son lecteur dans l'atmosphère particulière de la petite bourgeoisie provinciale, à la fois fière et insignifiante. La précision des détails dans ses descriptions donne au stupre ambiant une saveur vraiment particulière.

Je n'aurais jamais cru qu'elle en avait un aussi effrontément sensuel. Les lèvres, très charnues, formaient deux larges ourlets rebondis ; elles s'évasaient en bouche de négresse autour de la corolle ovale du vagin. La blondeur des poils, leur finesse, les rendaient pour ainsi dire transparents, ils ne cachait rien des mystères du sexe. Edwige avança sur ses fesses ; sous le triangle velu, je vis s'entrebâiller la raie où se blottissait, comme une grosse violette fanée, la tache sépia de l'anus.

J'ai dévoré les pages, avide de découvrir jusqu'à quel point le vice avait pu s'immiscer dans cette famille de notables. Une lecture distrayante, servie par un style de grande qualité.


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