Chaque année avant de partir en vacances, je prends soin de me faire un petite sélection de bouquins à emporter. Vous le savez peut-être déjà si vous me lisez, j'essaie de modérer mon appétit pour la littérature érotique, en alternant coquineries et classiques. Cette année, j'ai pu faire une exception, avec cet Éloge des femmes mûres, présenté un peu partout comme un classique du genre.
Stephen Vizinczey y décrit avec une précision souvent attendrissante sa découverte de la sexualité, ses difficultés pour approcher les femmes, et ce dans une Europe fort différente de celle qu'on connaît aujourd'hui.
C'était un temps où l'on savait encore la valeur de la vie et le prix de la guerre. Car au-delà des nombreuses pages décrivant les relations hommes-femmes, ce sont bien ces quelques lignes concernant les heures sombre de la seconde guerre qui m'ont le plus passionné. Ces deux passages, pourtant si courts, ont donné tout son souffle à ce livre, en expliquant la soif de vivre de l'auteur, et son désir vis-à-vis du beau sexe. Je n'en dis pas plus, pour vous laisser le plaisir de la découverte.
Par contre, pour ce qui concerne l'objet même du livre, j'avoue que je suis plus mitigé. Peut-être le texte m'a-t'il moins marqué car car j'étais déjà convaincu ? Depuis de nombreuses années j'ai coutume de dire vulgairement que les jeunes femmes vendent bien cher le peu qu'elles ont, là où les femmes mûres échangent volontiers leurs trésors. Ce livre l'illustre parfaitement. Les récits de toutes ces petites mesquineries que les filles font subir aux garçons m'ont beaucoup touché, et je m'y suis un peu reconnu, bien entendu...
Au final, c'est une lecture agréable qui m'a permis de démarrer l'été en douceur, et je la conseille vivement, en particulier aux femmes, qui pourraient peut-être, sait-on jamais, se rendre compte que le féminisme a oublié de prendre en compte quelques "bricoles"... Qui restent indubitablement d'actualité.
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